C’est ce que montrent les résultats de l’enquête menée par OpinionWay pour Dekra sur la mobilité des seniors.
Selon un rapport de l’ONISR, en 2020, les plus de 65 ans représentaient 25 % de la mortalité routière alors qu’ils ne sont que 19 % de la population. Pour autant, ce ne sont pas les personnes les plus « dangereuses » sur la route car elles en sont rarement responsables d’accident mortel (moins de 10 %) comparé aux jeunes (18-24 ans) qui eux le sont dans 19,2 % des cas. Les seniors sont donc plus souvent victimes que responsables.
En revanche, les plus de 65 ans sont dans la plupart des cas victimes d’accidents plus graves que les classes d’âges inférieures en raison de changements physiques et cognitifs dus à l’âge. Par exemple, pour 100 personnes blessées, il y aurait 4 personnes tuées chez les moins de 65 ans, 8 décès entre 65 et 74 ans et 16 tués à partir de 75 ans. Ils sont donc considérés comme des usagers de la route particulièrement vulnérables.
C’est pour cela que le rapport Dekra préconise des solutions pour les seniors afin de leur rendre la route et la conduite plus sûres tels que des stages de conduite spécifiques ou des parcours d’évaluation avec des professionnels.
Au niveau Européen, certains pays ont mis en place un permis prolongé à condition de se soumettre à certains examens médicaux réalisés par des médecins à partir d’un certain âge. C’est le cas en Italie dès l’âge de 50 ans, au Portugal et en République Tchèque à partir de 60 ans, en Grèce et Slovaquie à partir de 65 ans et à Chypre, au Danemark, en Finlande, Irlande, Malte et au Pays-Bas à partir de 70 ans. D’autres pays ont même opté pour un permis encore plus strict en demandant des examens réguliers pour que les permis soient renouvelés.
Les résultats de l’enquête menée auprès des Français montre qu’ils sont majoritairement favorables à la possibilité pour les seniors de s’évaluer sur un parcours avec une personne professionnelle (79 %). 75 % sont favorables à l’instauration d’un examen médical qui validerait l’aptitude à la conduite, obligatoire et renouvelable.
Les seniors pour leur part, directement concernés par cette étude, sont aussi favorables à la mise en place d’une évaluation volontaire sur un parcours avec un professionnel (69 %). Pour le reste, ils sont plutôt mitigés :
- 58 % sont favorables à un examen médical validant l’aptitude à la conduite,
- 40 % à des stages de conduites spécifiques,
- 28 % à la remise d’un permis de conduire à durée déterminée en fonction de l’âge,
- et 8 % sont prêts à accepter le retrait du permis systématique pour les personnes les plus âgées.
Enfin, l’étude met également en avant le fait que les infrastructures ne sont pas assez adaptées à la conduite des seniors car l’un des facteurs principal de l’accidentologie des seniors reste la complexité des situations de circulation qui entraîne des comportements inadaptés et de fait dangereux.
Les + de 65 ans font globalement confiance aux nouvelles technologie de leur véhicule estimant qu’elles sont bénéfiques pour leur sécurité et qu’elles permettent de compenser les erreurs liés à l’âge. Par exemple, la boîte de vitesse automatique est plébiscitée à plus de 89 %, les caméras de recul à 87 % et l’aménagement des cockpits à 77 %.