Sur un deux-roues motorisé, le casque, les gants et le gilet jaune (à portée de main du conducteur) sont obligatoires.
Zérotracas fait le point sur l'équipement nécessaire, minimum et indispensable.
Pour le casque, suivez l’étiquette.
Obligatoire, le casque doit aussi être homologué, c’est à dire conforme aux normes européennes. Pour le vérifier, il faut lire l’étiquette. Elle devra porter la lettre E suivie d’un chiffre, le tout dans un rond. Le E (pour Europe) remplace l’ancien NF, et le chiffre indique le pays où le casque a reçu son homologation, la même pour toute l’Europe (E1 pour l’Allemagne, E2 pour la France, E3 pour l’Italie, jusqu'à E18 pour le Danemark).
Toutefois, sachez qu’il existe trois types de normes autorisées en France : la 22-04, la 22-05 et désormais la 22-06, la plus contraignante. Les chiffres 04, 05 ou 06 débutent une série de 6 qui forment le numéro d’homologation. Suivent une ou deux lettres. « P » pour « protection » signifie que le casque - en général un intégral - protège le maxillaire. Le « J » désigne les « jets », casque ouverts, plus agréables mais qui ne couvrent pas le bas du visage. Quant aux lettres « NP » pour « protection non intégrale », elles indiquent que le casque n’a pas répondu favorablement au test d’impact sur le menton. Les derniers chiffres sont le numéro de série du casque.
Attention, la norme 22-03 (étiquette orange) n'est pas homologuée en France.
Comme le laissent penser les lettres P, J et NP, il existe différents types de casques. Nous ne saurions trop vous recommander un intégral répondant à la lettre « P ». Certes, le Jet, plus léger et confortable, vous coupe émotionnellement moins de la circulation. Mais en cas de chute, vous pourriez regretter de ne pas avoir la mâchoire couverte.
Pour en finir avec l’homologation, les bandes retro réfléchissantes sont obligatoires en France. Mais, comme ce n’est pas le cas partout en Europe, elles ne sont pas collées sur le casque. Demandez au vendeur de le faire pour vous, car la police vous sanctionnera si votre un casque n’est pas muni de ces bandes.
Comment acheter un casque ?
Un casque, ça s’essaye et ça se conseille. C’est pourquoi nous vous invitons à l’acheter dans un magasin spécialisé plutôt que dans une grande surface ou sur internet. Vous devrez le passer, y compris avec vos lunettes si vous en portez, et vérifiez que, quand vous bougez la tête, le casque suit et ne « flotte » pas. Inutile toutefois de le prendre trop petit, même si les mousses se tassent un peu à l’usage. Pour régler la jugulaire, vous devez passez deux doigt entre elle et votre menton.
En moyenne, un casque dure 5 ans, toujours selon l’utilisation et sa qualité de fabrication. Certains modèles « haut de gamme » se démontent pour être nettoyés. En revanche, il est impératif d’en changer à la moindre chute. Même si votre casque tombe d’une table, sa calotte va souffrir et sera moins efficace pour protéger votre tête. C’est pourquoi il faut en prendre soin et ne jamais acheter un casque d’occasion.
Prenez le temps de choisir, d’essayer, et même de vérifier sur le site sharp.direct.gov.uk le nombre d’étoiles que cet organisme de recherche britannique lui a décerné.
Dernière chose : sachez que les visières teintées, iridées ou fumées sont interdites la nuit.
Les indispensables gants.
Depuis novembre 2016, le non-port de gants homologués est sanctionné d'une amende forfaitaire de 68 euros et d'un retrait d'1 point sur le permis de conduire.
Les gants, comme tous les vêtements protecteurs, ont un triple rôle : protéger des intempéries, amortir le choc de la chute et limiter l’abrasion due à la glissade. Pour remplir cette dernière fonction, on choisira des modèles en cuir ou en textiles techniques, type Cordura. Ceux-ci devront obligatoirement être homologués. Ces derniers disposent d'une coque sur le dessus et d'une fermeture au niveau du poigné pour résister à l'enlévement en cas de choc.
Pour les reconnaître, il suffit de regarder les étiquettes à l'intérieur des gants. Les mentions "CE" et le pictogramme du motard doivent y figurer. Préfrérez des gants présentant la mention "KP" qui signifie « knuckle protectors », elle offre une protection des jointures. Idéalement, optez pour des gants portant la mention "KP" qui sont les plus sécuritaires. Ils protègent à la fois les articulations des doigts et des poignés.
Par ailleurs, vérifiez toujours lorsque vous achetez des gants qu’ils sont assez souples pour ne pas gêner votre pilotage. Les frileux opteront pour les sous-gants, sachant que la soie naturelle est supplantée par les tissages dérivés de la céramique (dioxyde de zirconium utilisé comme bouclier thermique sur les navettes spatiales), qui ont l’avantage de mieux résister à l’abrasion.
Il est important d’avoir plusieurs paires de gants. Il faudra une paire chaude pour l’hiver, une imperméable pour la mi-saison (ce peut être la même), et une aérée et renforcée pour l’été. Car c’est évidemment lors de la saison chaude que l’usage du gant se fait plus rare. Pourtant, on peut aussi tomber l’été, et le gant protège également des projections de gravillons.
Pour en savoir plus sur le choix des gants de moto, consultez notre article dédié aux gants de moto homologués.
Pieds nus ?
Afin de passer les vitesses au pied, les motards doivent se chausser. Avec les scooters automatiques, où le pied ne fait que reposer sur le plancher, on voit apparaître, surtout l’été, des comportements aberrants : jeunes filles en sandales ou garçons en tongs. Pourtant, comme les mains, les pieds risquent gros en cas d’accident ou de chute : fracture, écrasement, abrasion de la peau, qui peuvent conduire à l’amputation. Bien. Voilà donc un sujet sur lequel Fabien Dufour, notre ingénieur de la protection, ne plaisante pas.
Si les souliers ouverts sont définitivement à proscrire, les baskets ou les chaussures basses ne valent guère mieux. D’autant qu’en cas de choc violent, elles risquent de quitter le pied. L’unique alternative, c’est la chaussure en cuir, montante pour tenir la cheville, et de préférence possédant un renfort sur la malléole, ce petit os transversal et fragile, dont la brisure est lourde de conséquence.
Les chausseurs spécialisés ont fait de grands progrès dans le dessin de leurs modèles. On en trouve de parfaitement adaptés au scooter qui ne jurent pas avec une tenue de ville. Boots ou bottines lacées en cuir se négocient à partir d’une centaine d’euros dans les magasins de moto.
Si vous ne voulez pas investir dans ce type de souliers, les rangers, type « Doc Martens », très tendance en ce moment, peuvent tout à fait convenir. Les baskets montantes en toile, genre Converse, constituent une solution intermédiaire. Mais elles ne résisteront pas à l’abrasion et le renfort de la malléole est purement symbolique. N’oubliez pas qu’elles ont été conçues pour jouer au basket. En revanche, certaines grosses sneakers couvrant la cheville peuvent passer.
Et si vraiment vous tenez à vos mocassins ou vos escarpins, glissez les dans le top case pour changer de chaussures entre deux trajets. Mais ne roulez pas avec. Vos pieds vous en sauront gré.
Dernière précision, les sur-bottes de pluie ne protègent… que de la pluie !
Cacher la peau.
Si vous chutez, chaque centimètre carré de peau nu qui frottera sur le bitume sera irrémédiablement arraché. Donc, même en été, oublions le vent flottant dans les jupettes, les tee-shirts dévoilant les beaux biceps et le short aérant les gambettes. C’est un peu triste mais c’est comme ça. En moto, il faut couvrir la peau, avec l’idée qu’une protection dégradée vaut mieux que pas de protection du tout. A minima, quelle que soit la saison, on se couvrira donc d’une veste à manches longues en cotonnade, type saharienne, et d’un pantalon, un jean par exemple. Attention : jamais de nylon ou autre tissu synthétique du même genre qui, au lieu de protéger, fondraient en glissant sur l’asphalte et aggraveraient les brûlures.
Au niveau deux de protection, on optera pour des matières plus résistantes à l’abrasion. Du cuir par exemple, ou des textiles renforcés par des fibres en kevlar ou en cordura. Les équipementiers ont conçu des jeans parfaitement coupés, mais doublés d’une sorte de tissu éponge, réalisée en kevlar. Invisible à l’œil nu, cette couche protège vos fesses. Inconvénient, c’est un peu chaud en été. Le mieux, évidemment, c’est d’acheter une veste et un pantalon dédiés à la pratique du scooter (de 100 à 300 € pour l’ensemble). Ces vêtements, conçus pour résister à l’abrasion, bénéficient de coques homologuées (voir photo pour le décryptage) stratégiquement placées (coude, épaules, genoux, dos…) pour amortir les chutes. Comme pour les chaussures, les fabricants, soucieux d’équiper une nouvelle clientèle qui ne goûte pas forcément à l’esthétique motard, ont fait de gros efforts sur le design.
Les vestes coquées ressemblent aux modèles que vend le prêt à porter classique. Pour l’hiver, elles seront chaudes et imperméables (la magie gore-tex) et l’été, grâce au tissu « mèche », elles sont aérées et légères, sans rien perdre de leur pouvoir couvrant. Nec plus ultra de la protection du corps, le gilet air-bag peut constituer un complément utile de l’équipement. Après les modèles à déclenchement par câble (fixé au cadre), un nouveau gilet électroniquement commandé devrait être disponible l’année prochaine. Alors vous nous direz, comment rester chic avec tout ça. En hiver, pas de problème : les vêtements résistants sont tout à fait mettables par dessus un costume ou un tailleur. En été, la solution réside dans le top case. Les filles : vous vous habillez comme vous voulez pour aller danser, mais vous passez un jean sous votre jupe et une veste sur votre top pour rouler jusqu’à la fête. Sinon, en cas de chute, vos cicatrices vous interdiront les jambes nues jusqu’à la fin de vos jours. Sympa comme fin de paragraphe.
L’airbag moto, pour protéger les zones vitales du corps.
L’airbag moto est un équipement de protection individuelle (EPI), conçu pour protéger en cas de chute ou d’accident en deux-roues motorisé. Il doit être homologué par la norme européenne des produits EPI sous le numéro 1621-4 ainsi que par la norme CE. Le blouson ou le gilet enveloppe le dos, la nuque et l’abdomen, des cervicales aux lombaires, pour protéger les zones vitales de votre corps en cas d’éjection du véhicule. L’objectif est de diminuer les traumatismes liés à l'impact, ainsi que les lésions et les blessures internes pouvant toucher les organes vitaux.
Vous avez le choix entre 2 systèmes : un airbag filaire ou un airbag sans fil. L’airbag filaire est relié au deux-roues motorisé par un câble qui s’actionne en cas de tension exercée sur le mécanisme. L’airbag sans fil est relié à la moto par système Bluetooth. La détection d’accident se fait grâce aux capteurs électroniques placés sur les côtés latéraux du véhicule, sur la roue avant ainsi que sur le guidon.
Cet équipement de protection complémentaire ne remplace pas le port du matériel de base tel que les bottes, les gants, les vêtements couvrants ou le casque. D'ailleurs, son coût varie selon le système souhaité (pas plus de 400 €). Vérifiez votre contrat avec votre assureur, il pourrait vous proposer une réduction sur présentation de la facture et même tout prendre en charge en cas de déclenchement.
Conclusion :
Mieux vaut une protection dégradée que pas de protection du tout. Ne transigez pas avec les gants ni avec les chaussures montantes. Pour les vestes et pantalons, optez au minimum pour des vêtements couvrants, que vous pourrez renforcer par des genouillères amovibles (40 € dans les magasins de moto). Un ensemble dédié à la pratique du scooter vous coûtera entre 200 et 400 €. Et si les magasins de moto vous donnent des boutons, on commence à trouver des équipements dans certaines stations services. C’est beaucoup d’argent mais peu par rapport à ce que ça peut vous éviter. Attention seul le législateur pourrait obliger les scootéristes à équiper leur corps, comme il l’a fait pour leur tête avec le casque et les mains avec les gants. Aujourd’hui, c’est à chacun de prendre ses responsabilités. La campagne de la Prévention Routière Mortel Scooter met en avant le risque en scooter, au delà du seul équipement. Allez donc lui rendre une visite. Les témoignages recueillis donnent à réfléchir.
Un grand merci à Fabien Dufour, ingénieur de recherche chez Holding Trophy, spécialiste des éléments de sécurité pour les usagers de 2-roues motorisés.
Bernard Pierre Molin pour Zérotracas.mma