Les médecins français en ont profité pour défendre les personnes âgées et mettre en avant leurs réelles capacités à conduire. La question d'instaurer une visite médicale obligatoire pour les seniors avait en effet été posée à plusieurs reprises.
Une fausse idée, que Philippe Lambick, médecin généraliste agréé pour l'aptitude à la conduite et président de l'ACME (Automobile Club Médical de France) dément : "Les personnes âgées ne sont pas le vrai problème de la sécurité routière et aucun argument affirmant qu'une visite médicale aurait un impact positif sur les chiffres n'existe. Cet examen est pratiqué dans certains pays nordiques, mais n'a pas conduit à une amélioration".
Lorsqu'on analyse l'accidentologie en France, il s'avère que les personnes âgées n'ont pas plus d'accidents que le reste de de la population. Par contre il est vrai que la responsabilité des accidents mortels est imputée aux plus de 75 ans dans 66% des cas (un record au-dessous de la moyenne des Français) juste derrière les jeunes de 18 à 24 ans (69%).
Les médecins français ont profité de congrès pour défendre l'importance de redoubler de vigilance. Une étude canadienne portant sur 100 000 patients a récemment été publiée dans le New Enligna Journal of Medicine. Selon cette enquête, une fois que le conducteur est averti qu'il doit soit arrêter de conduire, soit redoubler de vigilance, le nombre d'accident baisse de 45%.
A l'inverse, une autre étude de la Sécurité Routière Suisse démontre que "plus le conducteur est âgé, plus l’inattention, la distraction et le non-respect de la priorité sont fréquents. ». Par exemple, 9% des personnes âgées de 65 à 69 ans ont eu un accident suite au non respect de priorité. Un taux qui montre jusqu'à 27% pour les 85 ans ou plus.
Philippe Lambick met cependant en avant le fait que "la plupart des personnes âgées sont prudentes : elles ne roulent pas la nuit, n’effectuent pas de grands trajets... Les seniors ne meurent pas au volant, mais de l’exclusion…". C'est pourquoi de nombreuse recommandations ont été faîtes par la commission européenne, bien consciente qu'il faut aider les personnes les plus âgées à pouvoir continuer à se déplacer. Parmi celles-ci, des véhicules aux portes plus larges, un angle d'ouverture amélioré, des poignées de maintien situées sur les portières ont été proposées.
Les véhicules pourraient également être dotés d'une direction assistée, d'une boîte automatique et dotés de rétroviseurs grand angle, ce qui permettrait de compenser en partie la perte de mobilité du cou. Autant d'initiatives de prévention, pour faciliter la vie des conducteurs plus âgés, et améliorer la sécurité des autres usagers de la route.