La route Zérotracas
22 octobre 2010
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Mondial 2010 : la sécurité

Début octobre, comme tous les deux ans, le monde de l’automobile s’était donné rendez-vous Porte de Versailles à Paris pour le Mondial. Si en 2008, « la voiture passait au vert », deux ans plus tard, on célébrait « le futur, maintenant ». En l’absence remarquée des Chinois, venus en force lors de la dernière édition mais qui, en partie faute à la crise, n’ont pas connu les retombées espérées sur les marchés européens, ce Mondial était placé sous le signe de la voiture électrique - la « watture », titrait astucieusement un confrère. 

Nouvelles berlines (voir notre essai), nouvelles citadines, nouveaux moyens de charge, les voitures silencieuses et rechargeables comme un vulgaire téléphone portable faisaient leur show. Mais notre bon vieux moteur thermique n’a pas encore tiré ses derniers pistons et, à grand renfort de belles hôtesses, les constructeurs présentaient leurs dernières nées. Au delà des chromes rutilants, des designs décoiffants et des équipements pléthoriques, c’est sous l’angle de la sécurité que Zérotracas.com a visité le Mondial 2010. L’article, maintenant.


Sécurité haut de gamme

Lorsque l’on enquête sur les nouveautés de la sécurité au volant, il faut se tourner vers les grandes berlines allemandes, précurseurs de la créativité en la matière. Les signalements de franchissement de ligne ou l’appel d’urgence, qui peut être actionné ou se déclencher automatiquement en cas d’accident, se sont encore sophistiqués. Chez BMW, ce dernier transmet aussi, grâce aux capteurs des sièges, le nombre de passagers ! Ah, ces fameux capteurs ! On en trouve partout : sur les rétros pour détecter les éventuels véhicules situés dans les angles morts, sur les pare-chocs pour aider le stationnement, et même sur toute la carrosserie pour trouver une place. L’équipementier Valéo a développé le système 360 Vue, aide complète à la conduite, qui cherche les emplacements disponibles et prend la commande du volant pour faire le créneau à votre place.

Chez les Allemands, on travaille beaucoup sur la vision de nuit. Les détecteurs « Night Vision », des caméras infrarouges, filment la route et signalent capteursd’un halo blanc les piétons égarés. Plus ambitieux encore, de jour comme de nuit, un radar et une caméra couplés chez Volvo déclenchent un freinage d’urgence si un enfant se jette sous vos roues. Toujours au rayon nuit, Valéo, encore, optimise l’utilisation des feux de route. Son procédé Beamatic masque le phare gauche pour ne pas éblouir le conducteur arrivant en face, tout en laissant le droit à pleine puissance.
La vision tête haute, qui permet de suivre les indicateurs de la voiture (vitesse, rapports…), autrefois apanage des berlines d’outre-Rhin, se démocratise. Peugeot a installé sur ses voitures familiales une plaque de verre, moins onéreuse que la traditionnelle projection sur le pare-brise, pour donner ces informations. Le constructeur sochalien y a fort astucieusement ajouté la distance qui vous sépare du véhicule précédent. Couplé au régulateur de vitesse, cette option assez répandue est bien pratique pour conserver sa distance de sécurité. Mais les possibilités de cette régulation sont loin d’être toutes atteintes. Bientôt, Mercedes promet que ses voitures pourront se débrouiller toutes seules dans les embouteillages – démarrant et s’arrêtant de façon autonome en fonction du trafic, et pourront même prendre les virages. De son côté, Audi teste ses berlines pour qu’elles soient capables de communiquer avec les feux qui vont passer au rouge et adaptent ainsi leur vitesse.

Améliorer sa voiture

Si les accessoires de Valéo sont dits « de première monte » (c’est à dire qu’on ne peut pas les installer dans sa voiture), d’autres sont compatibles avec un véhicule existant. Ainsi, personne ne vous interdit de changer de pneumatiques. Michelin, à grand renfort de dessins animés 3D, montrait les avantages de sa nouvelle gomme, alliant sécurité et économie. Le Cyber Tire de Pirelli, doté d’un capteur (encore eux !), évalue l’état de la route et le transmet à l’ESP et l’ABS pour adapter en temps réel le comportement du véhicule. Ne vous précipitez pas toute affaire cessante chez le fabriquant italien : son Cyber n’arrivera sur le marché que dans 2 ou 3 ans.

Autre équipement facile à installer : votre Smartphone. Dans la ligne du développement inéluctable de la voiture communicante, les constructeurs s’évertuent à intégrer les iPhone et autre Blackberry au véhicule. Si la commande au volant de vos chansons préférées, la lecture vocale de vos mails et autres fantaisies du même acabit ne vont pas forcément sécuriser les routes, la consultation du trafic ou de la météo peuvent avoir un intérêt. Autre avatar de la tendance, le GPS devient plus intelligent : il pourra bientôt se souvenir de vos raccourcis et, en dialoguant avec la clé Bluetooth qui est dans votre poche, vous guider sur le parking pour retrouver titine.

Moins techno, mais peut-être plus utile, signalons l’arrivée sur le marché d’un nouvel extincteur venu d’Italie. « L’inibitore di fiamma » de la marque Mangia Fuoco (on adore ces noms, que l’on ne vous fera pas l’injure de traduire) se présente comme un fin bâton de 25 à 50 cm de longueur. En le grattant comme une allumette, on déclenche un jet de potassium capable de stopper bien des incendies. Outre sa taille, l’énorme avantage de cet accessoire réside dans les absences de date de péremption et de contrôle, obligatoires sur les extincteurs classiques. Le Mangia Fuoco peut évidemment s’utiliser à la maison. Par rapport aux éditions précédentes du salon – la crise, toujours la crise – les petits fabricants innovants étaient moins nombreux. Citons toutefois Astron Fiamm, une jeune société française qui compte bien révolutionner la signalisation lumineuse des automobiles. Leurs OLED (leds organiques), ultra fines et très économes en énergie, pourraient avantageusement remplacer les clignotants, feux stop et éclairage intérieur. En terme de sécurité, l’absence d’ampoule (et donc de panne) est un plus.

Penser à la prévention

Les classiques voitures tonneaux et autres simulateurs étaient présents pour distiller un peu de prévention dans ce monde de métal. La Préfecture de Police soignait aussi sa com’. Les « bleus » ne prennent pas les chauffards en traître : ils leurs montraient la précision de leur nouvelle jumelle radar et leur périscope de surveillance installé dans une voiture banalisée. La police se déplace aussi dans les crèches, les écoles ou les collèges pour expliquer la nécessité des sièges enfant, initier les jeunes à la circulation en deux roues ou leur montrer les dangers de la toxicomanie sur la route. De son côté, l’ASNAV (Association pour l’Amélioration de la Vue) proposait des tests aux visiteurs, en rappelant que 90% des informations nécessaires à la conduite passe par la vue, mais que 8 millions de conducteurs ont un problème visuel.

Autre chantier de la prévention : l’assurance. Le Fond de Garantie, dont la mission est de couvrir un sinistre provoqué par une personne non assurée, avant de se retourner contre elle pour se faire rembourser, insistait par un nouveau film sur la nécessité (qui est aussi une obligation) de souscrire un contrat. Sur un stand voisin, on faisait la promotion du LISSR (Livret Infos Santé Secours Routier). Ce petit carnet de santé, à glisser dans votre boîte à gants tout en le signalant par un autocollant sur le pare brise, rassemble toutes les informations essentielles des passagers du véhicule. En cas d’accident, ces renseignements peuvent vous sauver la vie et beaucoup de médecins souhaitent la généralisation du livret, vendu autour de 5 € sur le site de LISSR. Enfin, la Sécurité Routière, outre la distribution de ses nombreuses publications, a profité de la quinzaine pour organiser des débats et tables rondes sur la prévention.

Des innovations pour tous ?

voitureelectriqueAujourd’hui, les grandes nouveautés à base de caméras, de radars et de capteurs, sont réservées à des berlines (presque) inaccessibles. Demain, à l’instar de l’ABS ou de l’ESP, certaines de ces innovations trouveront leur place dans des véhicules plus familiaux. Pas dans tous sans doute, mais sont-elles toutes utiles ? Demain surtout (mais vraiment demain), c’est l’avènement de la voiture électrique qui va changer nos déplacements. Si nos futures 4 roues rechargeables bénéficieront des équipements de sécurité classiques, il faudra leur en ajouter un : un avertisseur sonore pour prévenir les piétons, habitués aux ronflements des cylindres, de l’arrivée d’un véhicule silencieux. Les constructeurs y ont pensé et Renault travaille même avec les chercheurs acousticiens de l’IRCAM pour sonoriser sa Fluence.

En attendant et quelle que soit la sophistication des équipements, le premier élément de sécurité, c’est toujours vous. Et on ne fera jamais mieux.





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