La route Zérotracas
26 mars 2009
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santé 

Alcoolémie et alcootests.

On le sait, l’alcool est un facteur majeur d’accident. Le législateur en a pris conscience, puisqu’il limite l’alcoolémie du conducteur à 0,5 g/l (gramme d’alcool par litre de sang), ce qui correspond, en moyenne, à deux ou trois verres standard de n’importe quelle boisson alcoolisée. Au-delà, de 0,8 g/l, le contrevenant passe de la contravention au délit. Les sanctions deviennent alors beaucoup plus graves, et peuvent conduire à la prison en cas d’accident.

Bon. On ne va pas vous rabâcher qu’il ne faut pas conduire en ayant bu, mais Zérotracas.com vous explique pourquoi, comment l’éviter, et faire le point des dernières tendances en la matière.

Même si les peines sont lourdes, elles sont justifiées par les statistiques : près de 1 300 morts de la route en 2006 étaient en état alcoolique et l’alcool est responsable de la moitié des accidents mortels n’impliquant qu’un véhicule. Les effets de l’alcool – euphorie, augmentation des temps de réaction, troubles de la vision, défaut de coordination… - multiplient par 2 le risque d’être tué avec 0,5 g/l et par 10 à 0,8 g/l. Au-delà, on ne vous en parle même pas, surtout si on cumule en ayant fumé du cannabis par exemple.

La règle est simple : si vous avez bu, ne prenez pas le volant. Et ne vous fiez pas aux recettes de grand-mère : café, eau salée, cuillère d’huile, danse effrénée… Seul le temps fera retomber votre alcoolémie à un niveau acceptable. Si la montée du taux peut varier en fonction de l’âge, du sexe et du gabarit d’un individu, la chute est quasi la même pour tous : il faut une petite heure pour que le foie traite et que l’organisme évacue 0,1 g/l. Ainsi, une nuit de sommeil ne suffit parfois pas. Si à 1h du matin, vous titrez 2 g/l, à 10h, vous serez encore au-dessus des 0,5 g/l.

Voyons pourquoi.

L’alcool et le corps.

L’alcool – ou plus exactement l’alcool éthylique ou éthanol, C2H5OH pour les chimistes - est un liquide transparent et incolore, présent en quantité variable dans la bière, le vin et les spiritueux. Le degré, obligatoirement indiqué sur les bouteilles, exprime la quantité d’alcool par litre. Ainsi, une bière à 5° contient 5% d’alcool pur, soit 5 centilitres par litre.

Après absorption, l’alcool transite par l’œsophage et l’estomac. N’étant pas digérée, la plus grande partie file directement dans l’intestin grêle, plus ou moins vite selon qu’on soit à jeun ou pas. De là, l’alcool est intégré dans la circulation sanguine générale. Le foie commence alors à le traiter en le transformant en eau et en gaz carbonique. Mais comme il lui faut près de deux heures pour dégrader l’alcool contenu dans un verre standard, le reste de l’éthanol poursuit son chemin dans les veines et les artères. Il transite par le cœur, qui l’envoie vers les poumons où le sang est oxygéné. De là, une partie de l’alcool est expirée, d’où la pertinence des mesures de l’haleine pour déterminer l’alcoolémie d’un sujet.

Pendant que le foie poursuit son travail et que les poumons évacuent un peu d’alcool dans l’air, le reste voyage dans tout le corps et se fixe là où il peut. L’éthanol est soluble dans l’eau et les lipides. Par ailleurs, la membrane des neurones est constituée d’une plus grande quantité de corps lipidiques que les autres cellules. C’est pourquoi l’éthanol va se fixer sur ces membranes, provoquer leur déformation – fluidisation en terme scientifique - et agir sur le système nerveux central avec toutes les conséquences évoquées plus haut.

Tant que la quantité d’alcool ingurgité sera supérieure à celle que le foie peut traiter, le sujet sera en état alcoolique. Et sachez que si l’on boit vraiment beaucoup, on risque sa vie, même sans conduire. Le coma éthylique, qui survient entre 2 et 4 g/l selon le sujet, est malheureusement de plus en plus fréquent chez les jeunes. Et l’on peut en mourir : la dose létale d’alcool varie entre 4 et 8 g/l.

 

Les bons réflexes.

Le meilleur demeure de boire raisonnablement et pas du tout avant de conduire.  Une fois cette évidence écrite, voyons ce qu’on peut faire. Lorsqu’on part en soirée (l’alcool au volant n’est pas l’apanage des jeunes, mais touche énormément cette population), la bonne idée est de désigner un Capitaine de Soirée qui restera sobre et ramènera tout le monde après la fête. De nombreuses discothèques adhèrent à ce projet – il en va de la survie de leur clientèle et par là même de la leur -  et proposent de nombreux avantages (entrée et boissons sans alcool gratuites) au Capitaine, qui est souvent une Capitaine. Même si cette initiative, lancée par nos amis de l’association Prévention Routière, est d’abord destinée aux jeunes, rien n’empêche – au contraire – les adultes « responsables » de les imiter lors des dîners arrosés aux grands Bordeaux.

En cas d’alcoolémie manifeste, il est vivement conseillé d’utiliser les transports en commun (lorsqu’ils existent), d’appeler un taxi, ou de dormir sur place. Cette consigne s’applique également aux passagers qui doivent refuser de monter dans une voiture pilotée par une personne ivre.

En l’absence de Capitaine désigné, le conducteur aura tout intérêt à se tester grâce à un alcooltest astucieusement glissé dans la boîte à gant. Si le test est positif, il faudra mieux attendre quelques heures avant de prendre le volant ou chercher une alternative. C’est un peu contraignant, mais nettement moins que si un gendarme vous impose de souffler, ou si l’on pratique une autopsie sur votre cadavre.

 

Test alcooltests.

Outre l’autopsie et les tests salivaires pratiqués dans certains pays, il existe 2 manières de contrôler l’alcoolémie : par une prise de sang qui donne le résultat direct grâce à une règle de 3, ou par l’air expiré, qui nécessite une conversion pour obtenir le taux d’alcool ; elle est souvent effectuée directement par les appareils de mesure. Pour info : 0,1 mg/litre d’air expiré équivaut à 0,2 g/l de sang.

Les forces de l’ordre disposent de trois types d’appareil. Le plus célèbre est l’alcootest chimique, le fameux ballon qui laisse passer l’air par des cristaux jaunes. S’ils tournent au vert, c’est que vous avez trop bu. La police vous imposera alors une prise de sang ou de souffler dans l’éthylomètre, un outil très sophistiqué, pour déterminer le degré d’alcoolémie et sévir en conséquence.

Si l’utilisation de ce dernier appareil demeure réservée aux forces de l’ordre, on trouve dans le commerce des alcooltest chimiques (de 1 à 2 € en pharmacies et grandes surfaces) pour un usage unique. Nous vous recommandons la marque Contralco, fournisseur de la Police Nationale. Sachez toutefois que la chaleur, la lumière ou la prise de tabac faussent les ballons. S’ils traînent tout l’été sur la plage arrière, ils seront bons à jeter.

Pour 80 ou 100 euros, vous pourrez vous offrir un éthylotest électronique assez performant et réutilisable sans entretien quelques centaines de fois. Attention, tous les modèles ne sont pas homologués (notamment ceux qui donnent le taux effectif et que la loi ne reconnaît pas pour éviter l’effet pervers de la course au meilleur taux) mais tous fonctionnent correctement. Citons le Pelimex CA2000, ou l’Alcoopass AL6000, que vous pouvez acheter en ligne. Mais attention encore : les mesures données par ces appareils n’engagent personne. Ainsi si votre éthylotest vous déclare apte à prendre le volant et que, une demi-heure plus tard, les gendarmes vous contrôlent positif, vous n’aurez aucun recours. Prudence donc.

Pour terminer notre rubrique shopping, on trouve sur de nombreux sites, de mini-éthylotests, parfois montés en porte-clés, pour moins de 15 euros. Ces gadgets en sont : les mesures qu’ils fournissent son hautement fantaisistes. Hormis pour rigoler entre copains, ils n’ont aucun intérêt.

Pour finir ce paragraphe marchand sur une note culturelle, sachez que le Breathalyser, ancêtre de tous les alcootests, fut inventé en 1958 par Robert Borkenstein, Docteur à l’Université d’Indiana aux USA.

 

Nouvelles mesures pour mesurer l’alcool.

Grande cause nationale oblige, le Gouvernement a mis en place une panoplie de mesures pour nous aider à modérer notre consommation au volant. Ainsi, la vente d’alcool est interdite dans les stations-service la nuit, et, très prochainement, les cafetiers devraient s’équiper d’un éthylotest mis à disposition de leurs clients noctambules. Ce projet, annoncé par Jean-Louis Borloo, Ministre d’Etat chargé de l’écologie, de l’énergie, de l’aménagement du territoire et du développement durable, agace déjà les propriétaires de bar. Ils se sentent, une fois encore, pointés du doigt alors que rien ne limite l’achat d’alcool en grandes surfaces. Ne leur en déplaise, l’installation d’éthylotests dans les bars de nuit a été essayée avec succès dans 350 établissements de l’Ouest de la France.

Autre nouveauté : l’éthylotest anti-démarrage. Le principe est simple : le démarrage du véhicule n’est possible qu’après que le chauffeur ait soufflé dans l’appareil et que le résultat soit négatif. Proposé par Dominique Bussereau, Secrétaire d’Etat aux transports et soutenu par l’association Prévention Routière, cet anti-démarrage devrait équiper tous les bus scolaires dès la rentrée 2009. Mais là encore, les associations de chauffeurs professionnels grondent, prétextant qu’il serait préférable de renforcer la prévention par la médecine du travail.

L’idée traîne aussi d’équiper les camions - avec les risques de fraude en faisant souffler quelqu’un de sobre avant de démarrer - et les voitures particulières de ce système. Depuis 2004, il est testé en Haute-Savoie, auprès de conducteurs ayant été contrôlé positif. Volvo, toujours à la pointe en matière de sécurité, propose cette option sur ses camions et certains modèles de voitures, et Renault lui a emboîté le pas. Moyennant un petit 150 €, on peut avoir l’éthylotest anti-démarrage sur sa Laguna. Mais, connaissant le public français, il n’est pas certain que cette option intelligente soit très prisée…

 

Conclusion.

Soufflez, vous saurez. C’est le dernier slogan et le dernier site (www.soufflez-vous-saurez.fr) de la Sécurité Routière pour inciter les conducteurs à prendre conscience de la dangerosité de l’alcool et utiliser les alcootests.

Dans un autre genre, sur www.excel-downloads.com/remository/Download/Particuliers/Sante/Alcootest, vous trouverez un amusant fichier excel permettant de mesurer l’alcoolémie en fonction de son gabarit et de ce qu’on a bu.  Et pour ceux qui aiment les formules, la fonctionnalité ne fait qu’appliquer celle de Widmark : A = alcool (en grammes) /  poids (en kilos) x K.

A est l’alcoolémie et K une constante de 0,7 pour les hommes et 0,6 pour les femmes. Sachez qu’en moyenne un verre standard contient 10 grammes d’alcool. Bon calculs.

Quelle que soit la méthode que vous employez, l’important est de limiter votre consommation. Et pour insister, ce tableau vous rappelle les sanctions.


Source : Sécurité Routière

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