Les pneus détériorés ou sous-gonflés provoquent 153 000 accidents en Europe. Ils sont directement responsables de 6% des accidents mortels sur route. Ce chiffre atteint 9 % sur autoroute, avec une pointe à 15 % l’été, où les pneus sont soumis à la surcharge et la chaleur.
Bien que le message « pneu gonflé = sécurité » soit rabâché, 9 français sur 10 ne vérifient la pression qu’une fois par an, alors qu’un contrôle mensuel est nécessaire.
Afin de soutenir la campagne de prévention « De l’air pour les pneus » qui invite les automobilistes à surveiller leurs pneumatiques avant les départs en vacances, zérotracas.mma vous rappelle comment prendre soin de ce qui vous lie à la route.
A quoi servent les pneus ?
Sur 2 ou 4 roues, le pneu est l’élément de liaison entre l’automobile et la chaussée. Transmettant l’énergie du moteur, ils sont aussi garants de la tenue de route et du freinage. La surface de contact étant excessivement réduite (15 centimètres carrés environ par roue), il convient de respecter les pressions de gonflage prescrites par le constructeur. Elles déterminent, pour chaque véhicule et chaque pneumatique, le niveau d’écrasement de la gomme qui va optimiser le comportement sur route, et donc la sécurité.
Problème : les pneus sont poreux et, même gonflés à l’azote, se dégonflent naturellement. Un pneu perd 0,2 bar tous les 3 mois. C’est pourquoi il est important de vérifier (à froid, c’est-à-dire sans avoir trop roulé) et d’ajuster la pression toutes les quatre semaines. Minimum.
Les dangers du sous-gonflage.
Vous allez bientôt partir en vacances et tant mieux pour vous. Mais savez-vous que près de la moitié des accidents ont lieu pendant l’été ? Devant supporter des températures élevées, un trafic important et des voitures chargées à bloc, les pneus de l’été sont soumis à rude épreuve. C’est d’ailleurs souvent là que, sous-gonflés ou abîmés, ils risquent le plus d’exploser. Sur autoroute, les pneumatiques sont la cause d’un accident sur 5.
La chose doit être sue puisque, parmi l’écrasante majorité des conducteurs qui ne vérifie la pression qu’une fois par an (vous vous reconnaissez ?), les deux tiers le font avant les vacances.
Outre le risque d’explosion (grave, car à 130 km/h, cela provoque souvent la perte de contrôle du véhicule), des pneus sous-gonflés altèrent aussi le comportement général du véhicule. Lors d’un virage serré négocié un peu trop vite ou d’un freinage d’urgence, le pneu manquant de pression va s’écraser et perdre son adhérence. Même s’il n’éclate pas, il peut partir en dérapage, sortir de la jante et amener la sortie de route.
Moins grave mais pas neutre, les pneus sous-gonflés coûtent cher : 20 % d’air manquant à 90 km/h entraîne une augmentation de 3 % de la consommation et des émissions polluantes. Selon une étude de Michelin en 2005, si tous les pneus français étaient correctement gonflés, nous économiserions 500 000 tonnes de carburant chaque année, soit 2 % de notre consommation ! Ça fait beaucoup d’essence pour un peu d’air…
Des pneus en bon état.
Toujours à la rubrique porte-monnaie, un pneu sous-gonflé s’use vite et de manière irrégulière. La mauvaise répartition des pressions au sol réduit de 15% la durée des vies d’un pneu. Au prix que ça coûte, mieux vaut les garder en bon état. D’autant que la police n’apprécie pas que vous rouliez mal chaussé…
La législation impose que la profondeur des sculptures du pneu ne soit pas inférieure à 1,6 mm. Pour vous aider, les témoins d’usure doivent être intacts. Ces petites bosses situées à l’intérieur des rainures sont souvent repérées sur le flanc du pneu par le sigle TWI.
Dans le cas où ils seraient trop usés ou en trop mauvais état (déchirure ou toile apparente), votre véhicule pourrait être immobilisé et vous recevriez une amende de 135 €. A priori, vous ne risquez pas d’être verbalisé pour sous-gonflage, mais on vous invitera vivement à corriger la pression.
Si vous ne vous sentez pas capable d’avoir un point de vue objectif sur vos pneus, faites appel à un spécialiste, comme Speedy par exemple, qui le fera gratuitement. Mais il faudra peut-être les changer, en privilégiant le train arrière quelle que soit votre voiture si vous n’avez pas les moyens d’acheter 4 pneus. C’est en effet par l’arrière que la voiture risque de partir lors des cas limites (virages serrés, pluie…). N’hésitez pas également à demander au garagiste de vérifier le parallélisme des roues, qui assure une usure régulière des 4 pneus.
Dix conseils pour bien gonfler.
- Vérifiez et ajustez la pression des pneus une fois par mois.
Respectez bien la pression recommandée pour chaque pneu. Elles sont inscrites sur la porte du conducteur et dans le manuel d’utilisation. Effectuez l’opération « à froid », c’est-à-dire en ayant roulé moins de 10 kilomètres, ou après une pause de 2 heures. - Évitez de regonfler un pneu chaud.
Un pneu qui roule chauffe. L’air contenu se dilate et fausse les mesures. En cas de gonflage d’urgence (sur autoroute par exemple), ajoutez 0,3 bar à la pression recommandée. - Faites vérifier l’ensemble pneu-roue par un professionnel.
On l’a dit plus haut, mais courrez-y si l’un de vos pneus perd plus de 0,4 bar par mois. - Ne surgonflez pas les pneus.
Pour pallier les pertes naturelles d’air, c’est tentant… Mais idiot ! Des pneus trop gonflés ont moins de surface de contact au sol, leurs flancs se rigidifient, et tout cela détériore le comportement du véhicule (sauf s’il est en surcharge, voir point 8). - N’oubliez pas la roue de secours.
SI vous crevez, vous aurez l’air malin avec un pneu à plat ! Pensez donc à la gonfler. Et seulement pour elle, ajoutez 0,3 bar à la pression recommandée. - Vérifiez la présence de bouchons de valve.
Ils protègent les valves et assurent une meilleure étanchéité des pneus. Achetez en s’il vous en manque. - Si vos pneus sont gonflés à l’azote, respectez la pression constructeur.
La gomme de vos pneus étant plus étanche à l’azote qu’à l’air, ce gaz limite les pertes naturelles. La pression est la même que pour l’air, et les deux gaz se mélangent. Seul problème : le gonflage à l’azote est souvent payant. - Adaptez la pression aux circonstances.
Les constructeurs l’indiquent parfois mais, dans tous les cas, si vous devez rouler à pleine charge, surgonflez vos pneus de 0,2 bar. - Si vous roulez en camping-car.
Ces véhicules bien pratiques roulent souvent peu. Raison de plus pour être attentif à la pression avant le départ. Si celle préconisée est supérieure à 4,7 bars, les valves doivent être métalliques. - Si vous tractez une caravane.
Il se peut que le manuel de la voiture donne des recommandations. Dans le cas contraire, ajoutez 0,4 bar aux pneus arrière. Pour la caravane, si vous ne savez pas quoi faire, adoptez une pression de 3 bars.
Conclusion
Même si l’on n’a, pour l’instant, rien trouvé de mieux que la gomme pour coller votre voiture à la route, les constructeurs rivalisent d’idée pour perfectionner cette idée vieille de plus de 120 ans. Gonflage à l’azote, nouvelles structures pour une meilleure adhérence, nouvelles gommes plus résistantes, pneus pouvant rouler à plat, ça innove dans un domaine très concurrentiel. À la pointe, Pirelli a créé le K-Pressure, une valve intelligente qui change de couleur quand la pression est trop faible : si le capteur (en tête de valve) affiche blanc, la pression du pneu est correcte. Si le capteur affiche rouge, la pression du pneu est trop faible.
À terme, cette valve pourra même prévenir par SMS le conducteur de la défaillance du pneu. Le constructeur Italien développe aussi un pneu équipé de capteurs qui transmet à l’ordinateur de bord ses éventuelles faiblesses.
Mais tous les progrès de la science ne remplaceront jamais votre vigilance. Alors, sur la route des vacances comme ailleurs, pensez à rouler gonflé.