La vision est un sens merveilleux que le temps altère. Au moment où vous avez passé votre permis, l’examinateur, en vous demandant de lire la plaque d’immatriculation d’un véhicule éloigné d’une vingtaine de mètres, a jugé votre vue satisfaisante. Fort bien.
Les années qui passent peuvent changer les choses ; à partir de 40 ans, la presbytie (altération de la vision de près) est quasi-inéluctable et à la soixantaine, les pathologies de l’œil liées au vieillissement se développent.
C’est pourquoi, même (voire surtout) si vous n’avez jamais eu de problème de vue, il est primordial de consulter un spécialiste tous les 2 ou 3 ans après 40 ans.
Bien vu.
La vision est un phénomène complexe et pluridimensionnel. Différentes fonctions entrent en jeu, et toutes sont nécessaires à la conduite.
- L’acuité visuelle.
Bien conduire, c’est savoir anticiper. Pour cela, il est indispensable de voir vite et loin, et même au-delà de la portée des phares la nuit.
- La vision binoculaire.
Elle donne au conducteur le sens de la profondeur, donc du relief et donc des distances. Important pour s’arrêter !
- Le champ de vision latéral.
Cette vision périphérique nous permet de regarder devant, tout en surveillant ce qui se passe sur les côtés. L’angle de vision diminue avec l’âge, mais encore plus vite avec la vitesse. Ainsi, un piéton a un champ visuel de 180°, mais celui d’un automobiliste roulant à 40 km/h n’est plus que de 100° ; à 100 km/h, il ne reste que 40° et 30° à 130 km/h.
Au-delà de ces qualités, un conducteur doit également avoir une bonne perception des contrastes et des couleurs, surtout s’il roule la nuit, et une vision correcte de près afin de pouvoir surveiller son tableau de bord.
Une visite régulière chez un ophtalmologiste permet de contrôler et surveiller tous ces points, et de réagir au besoin.
La nuit, tous les chats sont gris.
L’œil humain n’est pas conçu pour voir dans le noir. La nuit occasionne une légère myopie pouvant aller jusqu’à 1,5 dioptrie ; les couleurs et les contrastes s’estompent, ce qui modifie la perception du relief. Il est donc primordial de maîtriser sa vitesse car vous ne verrez qu’au dernier moment l’animal qui traverse ou le cycliste qui roule sans éclairage. Profitons en pour lui rappeler que circuler sur une route de campagne sans se signaler par une lumière relève de la tentative de suicide. Cette remarque vaut aussi pour les piétons.
Autre problème de la nuit : l’éblouissement. Chaque fois que vous croiserez les phares d’une autre voiture, il vous faudra quelques secondes avant de retrouver votre vision. Évidemment, l’âge ne facilite pas la capacité de récupération. C’est pourquoi, vous éviterez scrupuleusement d’utiliser vos feux de route (pleins phares) si vous suivez ou croisez un autre véhicule. C’est d’ailleurs interdit.
Très sollicités, vos yeux se fatiguent beaucoup plus vite la nuit que le jour. Pensez donc à faire des pauses régulières afin de leur offrir un repos bien mérité. Pour info, alors que la circulation est 5 fois moins importante la nuit, un tiers des accidents survient entre 21h et 4h, et un quart des accidents mortels survient la nuit.
La vue de la voiture.
Vous avez une bonne vue, avec ou sans correction. Félicitations. Mais avez-vous pensé aux organes de votre véhicule qui interviennent dans la qualité de la vision ?
- Les glaces : un pare-brise sale peut faire perdre jusqu’à 30% de visibilité. Pire encore, une vitre cassée accroche la lumière et un rétroviseur fendu la difracte.
- Les essuie-glaces : changez régulièrement vos balais qui, abîmés, laissent des traces gênantes pour la visibilité. De même, vérifiez le niveau de liquide du lave-glace.
- Les phares : les ampoules peuvent perdre jusqu’à 50% de leur efficacité après 2 ans d’utilisation. Bonne occasion pour les changer, et toujours par paire pour obtenir un éclairage uniforme. Pensez aussi à nettoyer vos phares, et à les faire régler afin d’avoir une portée suffisante sans éblouir ceux qui viennent en face. Enfin, ayez toujours une boîte d’ampoules de secours. À défaut et en cas de panne, la police peut immobiliser votre véhicule et vous infliger une amende de 135 € (au minimum).
Au vu de la loi.
La loi définit quelques cas où la vue interdit la conduite. Sans parler des pathologies graves qui rendent impossible le passage du permis, son obtention est suspendue à l’acuité de votre vue binoculaire (5/10 minimum) et à l’étendue de votre champ de vision latéral (supérieur à 120°). De même, si l’un de vos yeux à une acuité inférieure à 1/10, vous ne pouvez conduire que si l’autre à une acuité supérieure à 6/10.
Ces chiffres très précis cachent pourtant une réalité plus discutable car, en France, on ne passe son permis qu’une fois. Si l’examinateur ne repère pas le dysfonctionnement et ne suspend pas l’obtention du permis à un examen complémentaire, un médecin traitant n’a pas le droit de signaler à la Préfecture un patient, fut-il presque aveugle, qui refuse de lâcher le volant ! Seule sa famille peut demander une expertise officielle et intervenir.
Il est question de faire passer un examen de la vue tous les 10 ans aux 38 millions de conducteurs. Mais ce louable projet se heurte à des difficultés de mise en place et on laisse ainsi d’inconscients malvoyants prendre la route.
Vue nette avec lunettes.
Si votre vue doit être corrigée, ne négligez pas les visites régulières auprès d’un spécialiste qui jugera de son évolution. Que vous ayez opté pour les lunettes ou les lentilles, pensez à laisser une paire de lunettes de secours dans votre boîte à gants.
Évidemment, vous prendrez grand soin de vos prothèses : le cerveau corrige sans même s’en rendre compte une rayure ou une saleté sur un verre, mais se fatigue alors plus vite.
L’été sur la route, les lunettes de soleil sont bien plus qu’un simple accessoire de mode. Vous les choisirez au moins autant pour la qualité des verres que pour l’élégance des montures. Attention aux verres trop foncés : les « indices 4 » sont parfaits pour la plage, mais interdits au volant. Et bien sûr, vous porterez des verres solaires correcteurs adaptés à votre vue.
Les lunettes solaires ne protègent pas complètement de l’éblouissement, notamment lorsqu’on roule plein ouest le soir. De même, soyez très prudent lors du passage d’une zone très lumineuse à un tunnel ou un sous-bois.
Enfin, pensez aussi qu’il existe des verres teintés assez clairs, jaunes ou orangés, qui accentuent les contrastes. Très utiles par temps de brouillard.
Conclusion
Ne faites confiance à personne, et surtout pas à vous, pour juger de votre vue. L’évolution est lente et souvent imperceptible, si l’on peut dire, à l’œil nu. Presque toutes les pathologies visuelles auxquelles, rappelons le, aucun d’entre-nous n’échappe à un moment ou à un autre, se corrigent très facilement. Il est parfois cruel de s’entendre dire que l’on doit porter des lunettes mais, pour cela comme pour le reste, mieux vaut prévenir que guérir. Alors, quand prenez-vous rendez-vous ?
Les années qui passent peuvent changer les choses ; à partir de 40 ans, la presbytie (altération de la vision de près) est quasi-inéluctable et à la soixantaine, les pathologies de l’œil liées au vieillissement se développent.
C’est pourquoi, même (voire surtout) si vous n’avez jamais eu de problème de vue, il est primordial de consulter un spécialiste tous les 2 ou 3 ans après 40 ans.
Bien vu.
La vision est un phénomène complexe et pluridimensionnel. Différentes fonctions entrent en jeu, et toutes sont nécessaires à la conduite.
- L’acuité visuelle.
Bien conduire, c’est savoir anticiper. Pour cela, il est indispensable de voir vite et loin, et même au-delà de la portée des phares la nuit.
- La vision binoculaire.
Elle donne au conducteur le sens de la profondeur, donc du relief et donc des distances. Important pour s’arrêter !
- Le champ de vision latéral.
Cette vision périphérique nous permet de regarder devant, tout en surveillant ce qui se passe sur les côtés. L’angle de vision diminue avec l’âge, mais encore plus vite avec la vitesse. Ainsi, un piéton a un champ visuel de 180°, mais celui d’un automobiliste roulant à 40 km/h n’est plus que de 100° ; à 100 km/h, il ne reste que 40° et 30° à 130 km/h.
Au-delà de ces qualités, un conducteur doit également avoir une bonne perception des contrastes et des couleurs, surtout s’il roule la nuit, et une vision correcte de près afin de pouvoir surveiller son tableau de bord.
Une visite régulière chez un ophtalmologiste permet de contrôler et surveiller tous ces points, et de réagir au besoin.
La nuit, tous les chats sont gris.
L’œil humain n’est pas conçu pour voir dans le noir. La nuit occasionne une légère myopie pouvant aller jusqu’à 1,5 dioptrie ; les couleurs et les contrastes s’estompent, ce qui modifie la perception du relief. Il est donc primordial de maîtriser sa vitesse car vous ne verrez qu’au dernier moment l’animal qui traverse ou le cycliste qui roule sans éclairage. Profitons en pour lui rappeler que circuler sur une route de campagne sans se signaler par une lumière relève de la tentative de suicide. Cette remarque vaut aussi pour les piétons.
Autre problème de la nuit : l’éblouissement. Chaque fois que vous croiserez les phares d’une autre voiture, il vous faudra quelques secondes avant de retrouver votre vision. Évidemment, l’âge ne facilite pas la capacité de récupération. C’est pourquoi, vous éviterez scrupuleusement d’utiliser vos feux de route (pleins phares) si vous suivez ou croisez un autre véhicule. C’est d’ailleurs interdit.
Très sollicités, vos yeux se fatiguent beaucoup plus vite la nuit que le jour. Pensez donc à faire des pauses régulières afin de leur offrir un repos bien mérité. Pour info, alors que la circulation est 5 fois moins importante la nuit, un tiers des accidents survient entre 21h et 4h, et un quart des accidents mortels survient la nuit.
La vue de la voiture.
Vous avez une bonne vue, avec ou sans correction. Félicitations. Mais avez-vous pensé aux organes de votre véhicule qui interviennent dans la qualité de la vision ?
- Les glaces : un pare-brise sale peut faire perdre jusqu’à 30% de visibilité. Pire encore, une vitre cassée accroche la lumière et un rétroviseur fendu la difracte.
- Les essuie-glaces : changez régulièrement vos balais qui, abîmés, laissent des traces gênantes pour la visibilité. De même, vérifiez le niveau de liquide du lave-glace.
- Les phares : les ampoules peuvent perdre jusqu’à 50% de leur efficacité après 2 ans d’utilisation. Bonne occasion pour les changer, et toujours par paire pour obtenir un éclairage uniforme. Pensez aussi à nettoyer vos phares, et à les faire régler afin d’avoir une portée suffisante sans éblouir ceux qui viennent en face. Enfin, ayez toujours une boîte d’ampoules de secours. À défaut et en cas de panne, la police peut immobiliser votre véhicule et vous infliger une amende de 135 € (au minimum).
Au vu de la loi.
La loi définit quelques cas où la vue interdit la conduite. Sans parler des pathologies graves qui rendent impossible le passage du permis, son obtention est suspendue à l’acuité de votre vue binoculaire (5/10 minimum) et à l’étendue de votre champ de vision latéral (supérieur à 120°). De même, si l’un de vos yeux à une acuité inférieure à 1/10, vous ne pouvez conduire que si l’autre à une acuité supérieure à 6/10.
Ces chiffres très précis cachent pourtant une réalité plus discutable car, en France, on ne passe son permis qu’une fois. Si l’examinateur ne repère pas le dysfonctionnement et ne suspend pas l’obtention du permis à un examen complémentaire, un médecin traitant n’a pas le droit de signaler à la Préfecture un patient, fut-il presque aveugle, qui refuse de lâcher le volant ! Seule sa famille peut demander une expertise officielle et intervenir.
Il est question de faire passer un examen de la vue tous les 10 ans aux 38 millions de conducteurs. Mais ce louable projet se heurte à des difficultés de mise en place et on laisse ainsi d’inconscients malvoyants prendre la route.
Vue nette avec lunettes.
Si votre vue doit être corrigée, ne négligez pas les visites régulières auprès d’un spécialiste qui jugera de son évolution. Que vous ayez opté pour les lunettes ou les lentilles, pensez à laisser une paire de lunettes de secours dans votre boîte à gants.
Évidemment, vous prendrez grand soin de vos prothèses : le cerveau corrige sans même s’en rendre compte une rayure ou une saleté sur un verre, mais se fatigue alors plus vite.
L’été sur la route, les lunettes de soleil sont bien plus qu’un simple accessoire de mode. Vous les choisirez au moins autant pour la qualité des verres que pour l’élégance des montures. Attention aux verres trop foncés : les « indices 4 » sont parfaits pour la plage, mais interdits au volant. Et bien sûr, vous porterez des verres solaires correcteurs adaptés à votre vue.
Les lunettes solaires ne protègent pas complètement de l’éblouissement, notamment lorsqu’on roule plein ouest le soir. De même, soyez très prudent lors du passage d’une zone très lumineuse à un tunnel ou un sous-bois.
Enfin, pensez aussi qu’il existe des verres teintés assez clairs, jaunes ou orangés, qui accentuent les contrastes. Très utiles par temps de brouillard.
Conclusion
Ne faites confiance à personne, et surtout pas à vous, pour juger de votre vue. L’évolution est lente et souvent imperceptible, si l’on peut dire, à l’œil nu. Presque toutes les pathologies visuelles auxquelles, rappelons le, aucun d’entre-nous n’échappe à un moment ou à un autre, se corrigent très facilement. Il est parfois cruel de s’entendre dire que l’on doit porter des lunettes mais, pour cela comme pour le reste, mieux vaut prévenir que guérir. Alors, quand prenez-vous rendez-vous ?