La route Zérotracas
30 novembre 1999
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La conduite accompagnée

C'est en conduisant qu'on apprend à conduire…

Les accidents de la route représentent la première cause de mortalité des jeunes. En raison de leur inexpérience face à des imprévus, de leur manque de maîtrise du véhicule dans des situations dangereuses et de leur goût du risque, les jeunes conducteurs ont trois fois plus d'accidents que les conducteurs expérimentés.


Chaque année, ils représentent presque un quart des blessés et des tués sur la route. Pour éviter que trop de jeunes ne trouvent la mort au volant, les pouvoirs publics ont mis en place, en novembre 1990, la conduite accompagnée, appelée officiellement Apprentissage Anticipé de la Conduite (AAC). Ce programme d'apprentissage plus complet et réparti sur une période plus longue que la formule classique, permet aux jeunes, dès 16 ans, d'assumer les responsabilités d'un véritable conducteur et d'appréhender les enjeux de la route, sous la tutelle d'un accompagnateur. Depuis sa création, environ 975.000 jeunes ont choisi de suivre l'AAC.
L'AAC, qu'est ce que c'est ?


C'est une formation de longue durée qui se déroule en trois étapes :


La phase initiale d'apprentissage dans une auto-école, puis la conduite accompagnée proprement dite, en compagnie d'un adulte, avec un suivi théorique régulier assuré par un moniteur agréé, et enfin la présentation au permis de conduire. Pour s'inscrire, il suffit d'avoir plus de 16 ans et de se présenter dans une auto-école agréée, ayant obtenu une autorisation préfectorale spécifique ; c'est néanmoins le cas de la plupart des auto-écoles. A partir de là, tout se passe comme si le jeune avait déjà 18 ans et passait son permis : il suit la formation à l'examen théorique du code, et prend au moins 20 heures de cours de conduite. A l'issue de cette phase, s'il réussit l'examen du Code, le jeune apprenti se voit délivré une attestation de fin de formation et son livret d'apprentissage : à partir de maintenant, il peut prendre le volant sous la tutelle d'un des accompagnateurs autorisés, nommément désigné dans le livret. Et devra ainsi, pendant une période de 1 à 3 ans, parcourir un minimum de 3000 kilomètres avant de pouvoir se présenter à l'examen du permis.
Les règles du jeu


Même avec son certificat de fin de formation en poche, l'apprenti ne devient pas un conducteur pour autant : il doit se conformer à un certain nombre de règles lorsqu'il s'assoit derrière le volant

Ainsi il est soumis à des limitations de vitesse particulières : 80 km/h au lieu de 90 sur route, 100 km/h au lieu de 110 sur les voies rapides et 110 km/h au lieu de 130 sur autoroute. De plus, il doit systématiquement apposer sur le véhicule qu'il conduit un signe Conduite Accompagnée. Enfin, il faut qu'il garde toujours avec lui son livret d'apprentissage, certifiant qu'il est apte à conduire accompagné, et sur lequel l'élève consigne les kilomètres parcourus. De son côté, l'accompagnateur, souvent un des parents ou bien une personne désignée par les parents, doit être âgé de plus 28 ans, être titulaire du permis B depuis 3 ans au moins, et n'avoir causé aucun accident avec faute grave pendant les 24 derniers mois. De plus, il doit toujours conserver son permis de conduire sur lui, et évidemment ne pas présenter un taux d'alcoolémie supérieur à 0,5 g/l, tout comme s'il conduisait lui-même. La nouveauté, c'est qu' il peut être gravement sanctionné (perte de points, retrait de permis, voire emprisonnement) si l'apprenti conduit en état d'ébriété . Enfin, l'accompagnateur doit s'assurer que le véhicule conduit par l'apprenti est bien équipé de deux rétroviseurs extérieurs, sans qu'il soit toutefois nécessaire qu'il y ait une double commande de freins et d'embrayage. Il est à noter qu'avant de pratiquer la conduite accompagnée, le propriétaire du véhicule doit avoir l'accord de sa compagnie d'assurance ; c'est une formalité qui est généralement accomplie lors de l'inscription en auto-école. Ainsi, MMA accorde une extension de garantie, sans augmentation de la cotisation . A partir de là, et tant qu'il reste à l'intérieur des frontières - la conduite accompagnée n'est pas reconnue par nos partenaires européens - l'apprenti peut goûter aux joies de la route.
Des résultats plus que positifs


Appréhender les conditions réelles de la conduite, être confronté à des situations de responsabilité, savoir se maîtriser et maîtriser son véhicule, sont autant d'expériences que le jeune, grâce à l'AAC, peut acquérir dans un climat de confiance grâce à la présence de son accompagnateur.


Et du coup se présenter à l'examen du permis avec une considérable avance : 80% des candidats ayant bénéficié de la conduite l'obtiennent du premier coup, contre 50% pour les autres !
D'autant plus que l'AAC ne représente pas un surcoût par rapport à une formation classique. Car si son coût de base est environ 10% plus élevée qu'une formation traditionnelle, le taux très élevé de réussite à l'examen du permis de conduire permet d'économiser les frais de renouvellement (timbre fiscal, frais d'auto-école) ainsi que les leçons supplémentaires. De plus, les compagnies d'assurance accordent aux titulaires du permis ayant suivi l'AAC un rabais de la surprime jeune conducteur - une surprime qui peut aller jusqu'à 100% pour les conducteurs formés par le système traditionnel ! Ainsi, MMA accorde un rabais de 50%, pour les garçons et les filles, assurés comme conducteur principal de la surprime jeune conducteur appliquée les première et deuxième années. Des avantages non négligeables, mais qui sont finalement peu en regard du bénéfice pratique pour le jeune conducteur. Car la conduite anticipée présente le double avantage résultant d'une formation (apprentissage anticipé en auto-école, suivi théorique avec le moniteur pendant les 3000 kilomètres) et d'une expérience acquise lors de la première année. La compétence du conducteur en est l'aboutissement logique.

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