"Un camion qui ne nous laissait pas traverser,
Une belle dame au volant, qui se remaquillait,
Un monsieur élégant, qui au téléphone hurlait,
Tous sont des dangers, pour les p'tits écoliers."
Ceintures non attachées, matériel d'attache non homologué, enfants installés à l'avant du véhicule, et bien sûr, l'enfant-piéton fauché dans la rue. Pour un enfant, les menaces de la route ressemblent à un inventaire à la Prévert.
Pour les enfants, comme pour les adultes, la majorité des accidents a lieu sur des trajets habituels, voire quotidiens, comme celui de l'école.
Si c'est un adulte qui le conduit en voiture, c'est à lui de veiller à la bonne installation et à la sécurité de son jeune passager.
Mais si l'enfant s'y rend seul et à pied, autant lui rappeler quelques règles à suivre.
Jamais seul avant 9 ans
La tête d'un enfant fourmille de milliers d'idées, et celle du danger réel de la route ne l'effleure que rarement.
Profitez des trajets avec lui pour faire son apprentissage. Cela commence par le respect des règles élémentaires de sécurité que vous appliquerez scrupuleusement :
- ne pas descendre du trottoir sans raison valable,
- respecter la signalisation,
- traverser dans les passages protégés,
- regarder à droite et à gauche avant de traverser, et devant et derrière dans un carrefour,
- tendre l'oreille,
- ne jamais courir,
- ne pas s'arrêter au milieu de la rue,
- veiller à être vu, etc.
Le grand saut
Ça y est ; il ou elle est assez grand(e) pour partir seul(e). Vous, les parents, vous êtes pétrifiés d'angoisse, et c'est normal.Si vous avez réussi votre travail de formation, il y a tout de même de grandes chances que tout se passe bien. Afin de préparer le grand saut, rien ne vaut de l'entraînement. Accompagner votre enfant quelques fois pour repérer avec lui les dangers potentiels et s'assurer qu'il prendra toutes les précautions utiles.
Toutefois, rappelez lui qu'il est ridicule de faire la course sur la route avec ses copains (la cour de récréation est conçue pour cela), et que le trottoir est l'unique endroit de la chaussée où il soit en sécurité.
Et puis dites-vous qu'il faut bien qu'il grandisse, le bout de chou, et qu'un jour, il sera plus grand que vous et que même, si tout va bien, il aura des enfants à qui il faudra qu'il apprenne à traverser. Bien fait.
Problème de taille
Les enfants sont petits. Cette évidence en cache une autre : on les voit moins bien.Il importe donc de les sensibiliser au fait que les automobilistes (particulièrement si l'un d'eux s'est garé sur un passage clouté), peuvent ne pas les voir car ils sont cachés par d'autres véhicules.
Or, sur la route, il est aussi important de voir que d'être vu. Et comme le champ de vision d'un enfant est plus réduit que celui d'un adulte, il est encore plus crucial qu'il soit visible.
DONC : vêtements clairs, et bandes réfléchissantes sur les cartables.
Et puis, ne pas hésitez à faire des gestes (bras levé, main ouverte, etc.) pour signaler qu'on va traverser. Et ne se lancer que quand on est sûr que l'automobiliste a vu.
Si votre enfant doit prendre le bus, rappelez lui aussi qu'on ne traverse JAMAIS devant ou derrière le bus ; même un géant est invisible à côté d'un car !
Nos conseils de parents autoritaires
Même s'il insiste, attendez un peu avant de le laisser partir sur des roulettes (skate, vélo, rollers, etc.).Le pilotage de ce type de véhicule prend de l'attention à l'enfant, et les dangers de la route se font alors oublier.
Les automatismes doivent être vraiment acquis et ce sera rarement avant le collège, soit 11-12 ans.
Nos conseils de parents sympas
Pour mieux faire passer la leçon aux plus petits, n'hésitez pas à inventer des jeux.La route peut très bien devenir un précipice de 10 kilomètres ; le passage protégé est alors un pont ; les voitures sont des monstres d'une autre planète, et le feu piéton, un extraterrestre lumineux qui leur fait signe de passer.
Nous comptons sur votre créativité pour inventer d'autres bêtises qui les amuseront tout en leur donnant conscience des dangers.
D'autres dangers
Seul dans la rue, il n'y a pas que les voitures qui menacent un enfant.Même si (ne vous faites pas d'illusion) ils feront sans doute la course (oui, mais alors seulement sur le trottoir !), les enfants sont plus en sécurité à plusieurs.
Évidemment, vous leur referez la leçon : ne parle pas aux gens que tu ne connais pas, et surtout ne monte jamais dans une voiture inconnue. Ils lèveront les yeux au ciel et penseront que vous êtes vraiment débile.
Ne leur en veuillez pas : vous étiez pareil à leur âge.
Bernard Pierre Molin pour Zérotracas.mma